A vot'santé !

Chers lecteurs,

Ne nous le cachons pas : ce numéro de la revue se distingue un peu des précédents.

D’abord parce que parler de santé en ces temps troublés pourrait relever à la fois de la gageure et de l’inconscience et que ce n'est pas le style de la maison. Mais ce serait sans compter les minutes de notre magnifique et si réussi Congrès qui a relevé le défi avec brio : pour les malchanceux absents, les pages qui suivent en exposent la moelle dont ils jugeront eux-mêmes si elle ne méritait pas d’y consacrer quelques heures estivales. Que cela nous soit un encouragement à venir toujours plus nombreux à participer à cette activité majeure de notre mouvement, véritable havre de paix chrétienne et de respiration pour l’intelligence. Une vraie zone libre.

Ensuite, parce que si vos plumes habituelles continuent de s’y exprimer avec une constance dont il faut les remercier, nous avons inclus cette fois une nouvelle rubrique destinée à guider des choix toujours délicats en matière d’œuvres cinématographiques. Tous les goûts étant dans la nature, tous les dégoûts s’y rencontrent aussi, nécessairement… Nous savons donc d’avance ne pas faire l’unanimité : mais du moins aurons-nous essayé de tracer en la matière quelques pistes éclairées.

Nous vous proposons aussi d’ouvrir un chapitre « Vu de France » un peu différent : l’exposé des bonnes œuvres, connues ou moins connues, qui relèvent chez nous le gant de la poursuite du Bien commun. Tout naturellement, nous commençons par l’une des plus célèbres d'entre elles mais dont on ne sait peut-être pas tout : la Fondation Lejeune.

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Combattre pour la Cité catholique...

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul », nous dit la Sainte Ecriture. Saint Thomas, reprenant Aristote, nous enseigne que l’homme est un animal social et que la famille est la cellule de base de la société.

Or les catholiques de Tradition, trop souvent isolés, parfois découragés, ont tendance à se replier sur eux-mêmes et à abandonner le combat pour la cité terrestre. Il faut avoir le courage de lutter contre cette tentation car l’engagement dans la cité correspond aussi à l’un de nos devoirs d’état, au même titre que le devoir familial et professionnel. C’est une nécessité, ne serait-ce que pour nos enfants. Au soir de notre vie nous serons aussi jugés sur l’accomplissement de notre devoir sociétal.

Attachés à la Tradition, il est par conséquent impératif d’assumer nos responsabilités dans ce domaine en y prenant notre juste place, sans avoir peur des coups ou des revers. « Le devoir de l’heure présente n’est pas de gémir mais d’agir. Pas de gémissement sur ce qui est ou ce qui fut ; mais reconstruction de ce qui se dressera et doit se dresser pour le bien de la société »1.

L’action des catholiques peut s’appliquer dans deux directions : d’un côté l’apostolat, de l’autre l’engagement civique et social. Si le premier domaine est directement subordonné à l’Eglise, le second est clairement de la responsabilité des laïcs.

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Equilibristes pas tristes

Chers lecteurs,

Les pieds dans la poussière et la tête dans les brouillards du temps que nous vivons, il n’est pas toujours aisé d’asseoir tranquillement l’harmonie de nos existences. Et moins encore celle de nos structures familiales ou amicales. Sans référence solide, sans appui, sans repère et pour peu qu’on lui ait bandé les yeux ou qu’on l’ait masqué, c’est pareil, le funambule finit toujours par chuter. Pourquoi en serait-il autrement pour nous, familles et amis du MCF ?

Eh bien, justement parce que nous sommes, nous prétendons être, des funambules éclairés et joyeux. Tout simplement parce que notre lumière nous vient de plus haut : nous ne voulons pas naviguer le long des côtes, tristement, sans envie. Notre aspiration nous pousse au large car c’est là que notre respiration s’exprime et que notre joie s’exalte. C’est vrai, nous sommes des funambules ; tantôt applaudis, tantôt moqués, nous sommes ceux dont tout le monde a prédit la chute, le déclin ou la disparition. Mais des funambules portés par une grâce spéciale : celle de l’équilibre.

Le dossier très remarquable que vous offre aujourd’hui votre revue illustre cette réalité dans ce cénacle que nous choyons de toutes nos forces et toutes nos attentions : le couple, le foyer, fondement crucial de nos sociétés en reconstruction. Nous avons tous, chaque génération à sa place, le devoir impérieux d’y veiller. C’est notre trésor, celui qu’aucun percepteur ne viendra jamais nous ponctionner. Et voilà pourquoi nous vous offrons aussi cette nouveauté qui fera date : une session de formation annuelle destinée aux fiancés ; car aucun édifice ne se conçoit sans de solides fondations.

Et comme nul n’échappe au caractère fondamental de l’équilibre, vous allez découvrir comment mieux réguler celui qui se cache en vous : bienvenue au microbiote !

Que cette contemplation ne nous empêche pas de nous délecter au fil des pages qui suivent des nombreux livres et œuvre picturale soulignés à votre intention. Dans la même idée, nous tenions aussi à vous offrir une petite nouveauté, que nous souhaitons la plus rafraîchissante possible : l’arrivée, parmi l’équipe de rédaction, d’une jeune poétesse qui vous livrera quelques-unes de ses œuvres au fur et à mesure des revues qui suivront. Continuons ainsi de nous former, de nous cultiver et de nous divertir : c’est là encore, toujours, une question d’équilibre.

Bonne lecture !

Engagement et dégagement

Il est parfois difficile de s’engager, d’oser faire le premier pas ; plus encore d’être fidèle à ses engagements, de donner de son temps avec persévérance, malgré les embûches et contradictions. Il ne l’est peut-être pas moins de s’en dégager, le moment venu. Nul doute que l’on s’attache à l’œuvre accomplie ! Ce qui est difficile quand on reçoit un avis de mutation peut l’être davantage quand on n’a pas de supérieur pour vous signifier qu’il est temps de partir. Peut-on oser prétendre avoir accompli sa mission ? Et pourtant les parents doivent bien un jour laisser leurs enfants, à qui ils ont beaucoup sacrifié, sortir du nid et faire leur propre vie.

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Sur la Terre... comme au Ciel !

Chers lecteurs,

Que la volonté de Dieu se fasse, et Elle seule. Elle d’abord : nous sommes normalement tous d’accord avec ça, et ce n’est pas faute de le répéter dans chacun des Notre Père que nous récitons. La volonté de Dieu, c’est-à-dire la mise en œuvre de Ses lois, l’observance de Ses principes, l’application de Ses préceptes et de Ses lignes de conduite. Et nous en implorons la réalité, la concrétisation, dès cette Terre. Mais comment l’espérer sans y mettre du nôtre ? Cette prière est souvent vue comme une supplication : faites, Dieu qui pouvez tout, que Votre loi céleste s’applique dès maintenant ! En un mot, l’injonction à Dieu de nous rendre heureux le plus vite possible… Et ça ne marche pas…

Le dossier de ce numéro s’emploie à nous le dire avec beaucoup plus de clarté et de précision : la place du catholique dans la Cité, celle qu’il prendra puisqu’on ne la lui donnera pas, conditionne l’action de Dieu. Un peu comme si Sa volonté n’attendait que la bonne nôtre. Aide-toi, le Ciel t’aidera. Il ne suffit pas d’implorer : il faut agir.

Cette année, normalement, le Congrès des Familles aura bien lieu. C’est une grande joie de vous le préparer : nous avons soif de vous rencontrer à nouveau, de renouer le fil des amitiés familiales et de vivre trois jours en votre bonne compagnie. Votre place de catholiques n’est-elle pas aussi dans cette petite cité construite pour vous ? Nous vous attendons, venez et amenez vos amis. Personne ne le regrettera : surtout pas le bon Dieu qui aime tant qu’on fasse sur Terre comme au Ciel…

La gravité de notre époque infuse nécessairement ce nouveau numéro : les habituelles rubriques n’y échappent évidemment pas. Mais nos avis de lectures, nos suggestions de vacances reposantes et instructives, nos propositions de musique, de jeux, le commentaire avisé d’un magnifique tableau de Ciseri et une petite poésie viennent également compléter ce numéro.
Nous avons tous besoin d’air pur : venez en respirer un grand bol !

Bonne lecture !

Un équilibre dynamique

Créé, il y a maintenant vingt ans par Guilhem de Loye, avec une intuition fondatrice remarquable de clairvoyance, le Mouvement catholique des Familles n’a depuis cessé de croître. A sa tête pendant près de seize ans, François Legrier a su, avec un investissement sans faille, une discrétion et une ténacité incomparables, en développer les multiples facettes.

Le rapport d’activité 2019-2020 est sur ce point éloquent : tous les chiffres sont en progression ! L’année 2021 se présente sous les meilleurs auspices avec 41 cercles actifs, un grand succès en janvier pour le forum Orientation & Métiers déplacé à Nantes, l’organisation en avril prochain de la première session de fiancés.

Grâce au dévouement inlassable de François et Laurence Legrier, comme des équipes qui les ont accompagnés, le MCF est aujourd’hui reconnu dans le monde de la Tradition. Il nous revient de poursuivre leur œuvre. En effet, alors qu’une page de la vie du mouvement se tourne, l’équilibre des familles semble de plus en plus menacé : en interne sous la pression d’un environnement social en déliquescence, comme en externe avec la multiplication des projets de lois iniques, sur la bioéthique ou l’instruction en famille.

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Le temps est venu de se lever

Chers lecteurs,

L’un des ouvrages fondateurs du mythe qui entoure l’œuvre du regretté Jean Raspail avait pour titre Qui se souvient des hommes ? Près de trente-cinq ans plus tard, plus d’une génération après, cette fiction pourrait nous revenir aujourd’hui sous la forme d’une question presque semblable : où sont passés les hommes ?

Dans une société émasculée, dont les dirigeants et les lobbies s’affichent en contempteurs réguliers d’une virilité fondatrice des familles et protectrice des faibles, l’homme semble s’être perdu, comme honteux de son ombre et repentant de sa nature. Nous le constatons, souvent avec effarement, les premières victimes de sa démission sont d’abord ceux qui seraient en droit d’attendre de lui qu’il joue pleinement son rôle. Après lui, dans le sillage de ses égarements, ce sont tous les membres de la société et les sociétés elles-mêmes qui sont gagnés par l’anarchie, par la désorganisation et le désordre. Plus de chef, plus de structure. Une façon simple – et certainement la plus efficace – de se couper du Créateur.

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