Allumez le feu...

«L’esprit n’est pas un vase qu’on remplit mais un foyer qu’on allume» dit un philosophe à propos de l’éducation. Effectivement, un des rôles primordiaux des éducateurs et donc en premier lieu des parents, consiste à transmettre à leurs enfants la flamme de l’idéal.

Allumer le feu d’un idéal élevé qui prend source dans la Chrétienté et s’enracine dans les traditions familiales ou l’amour de la patrie ; un idéal qui se concrétise dans le don de soi et s’épanouit à travers les belles et grandes œuvres ; un idéal qui enthousiasme suffisamment les cœurs de nos enfants pour les guider non seulement au cours de leur jeunesse mais aussi tout au long de leur vie, jusqu’au Ciel.

C’était l’objet du Congrès des familles de cet été à la Martinerie. Dans une ambiance familiale et sympathique, nous avons réfléchi ensemble sur : «Quel idéal pour nos jeunes» ? Conférences de haut niveau, ateliers complémentaires et échanges passionnants nous ont permis d’approfondir cette importante thématique.

Notre-Seigneur Jésus-Christ ne nous dit-il pas : «Je suis venu jeter le feu sur la terre, et combien je voudrais qu’il fût déjà allumé !». De fait, allumer le feu de l’idéal, chez nos enfants, au milieu d’une société hostile, n’est pas toujours évident. Cela exige de préparer, dès le plus jeune âge, un terrain favorable en développant les vertus naturelles. Cela nécessite de souffler délicatement sur la flamme naissante pour permettre aux vertus théologales de s’épanouir en leur âme. De beaux exemples et de grands modèles adaptés à chaque étape de l’enfance doivent sans cesse alimenter ce feu nouveau. Bien sûr, il faudra protéger avec soin cet idéal en construction pour que le matérialisme ne l’étouffe pas ou que les tourmentes de l’esclavage des écrans et de la corruption de la pornographie ne viennent l’éteindre. Surtout, il faut accepter que nos adolescents s’efforcent d’atteindre un idéal qui leur est propre, qu’ils le mettent en pratique à leur façon : on apprend en faisant, c’est en forgeant que l’on devient forgeron et non en le regardant travailler. «Les jeunes en effet s’intéressent davantage à ce qui est vraiment leur œuvre. Du reste, on ne forme des chefs et des apôtres qu’en les lançant dans l’action1

1.  Pédagogie marianiste de Paul-Joseph Hoffer, 1957.