En publiant en juillet 1968 l’encyclique Humanae Vitae, le pape Paul VI condamnait l’utilisation des moyens artificiels de contraception et prenait en cela le contre-pied de la commission pontificale d’experts qu’il avait lui-même nommée.
Au terme de cette décennie qui avait vu souffler le vent de la libération des mœurs, il s’en était suivi une vive opposition à laquelle nombre de clercs avaient pris part, conduisant certains d’entre eux, comme Hans Küng, à remettre en cause le dogme même de l’infaillibilité pontificale.
Un demi-siècle plus tard, ce texte structurant du catholicisme au XXe siècle se voit battu en brèche par ceux-là même qui ont pour mission d’en prêcher la doctrine. En expliquant que «la question n’est pas celle d’un changement de doctrine mais d’un travail en profondeur qui fasse en sorte que la pastorale tienne compte des situations et de ce que les gens sont en mesure de faire», le pape François semble ouvrir grand la voie aux détracteurs d’Humanae Vitae qui viennent de trouver, en la personne de Don Maurizio Chiodi, le précurseur des bouleversements à venir de la morale familiale.