Le nouveau préposé général des Jésuites1 nous explique qu’il convient de réinterpréter la parole du Christ telle qu’elle est rapportée par les évangélistes.
Dans ce numéro de Famille d’Abord, vous auriez tous aimé lire un texte encourageant qui aurait relaté les actions entreprises à Rome et dans les diocèses de France et du monde pour favoriser explicitement la sanctification des familles. Hélas, une fois encore, ce sont plutôt des textes controversés qui font l’actualité.
Les Lineamenta tout d’abord, document préparatoire pour le Synode des évêques de 2018 sur les jeunes, la foi et le discernement des vocations, transmis à chaque Conférence épiscopale pour « la phase de consultation de l’ensemble du peuple de Dieu ». Il y est beaucoup question pour les jeunes de « leur recherche du sens à donner à leur vie », de « joie de l’amour et de vie en plénitude », « que leur vie soit une bonne expérience », « que venir au monde signifie rencontrer la promesse d’une vie bonne », de « vocation à veiller sur les autres », d’une foi qui «devient lumière pour éclairer tous les rapports sociaux en contribuant à construire la fraternité universelle entre les hommes et les femmes de tous temps », de « servir la croissance humaine de chacun », de « parcours de maturation de la liberté »,
sans parler du « pèlerinage comme forme et style de cheminement », du sport comme « ressource éducative proposant de grandes opportunités ». Quand est abordée la « culture dominante », c’est pour pudiquement faire état « d’éléments souvent en contraste avec les valeurs évangéliques ». Et de s’en approprier la sémantique pour évoquer « la différence entre le genre masculin et le genre féminin [qui est] à l’origine de formes de domination, d’exclusion et de discrimination dont toutes les sociétés ont besoin de se libérer ». De salut des âmes ou d’esprit de sacrifice, nulle mention ! Ce qui est un comble s’agissant d’une vocation sacerdotale ou religieuse…
Nous pourrions aussi évoquer la réflexion en cours au Saint-Siège sur la possibilité d’ordonner prêtres des hommes mariés, d’âge mûr et impliqués dans la vie de l’Eglise, comme le pape François en a fait état dans un entretien au journal allemand Die Zeit le 9 mars 2017.
Toutefois, les Dubia des cardinaux Burke, Brandmüller, Caffara et Meisner de septembre 2016 n’ayant toujours reçu aucune réponse du Saint Père, il serait éclairant de partager avec vous ces quelques extraits du tragique entretien donné, en janvier 2017, par le nouveau supérieur général de la Compagnie de Jésus1, le Vénézuelien Arturo Sosa Abascal au Giornale del Popolo de Lugano2 :
Ces quelques extraits se passent de commentaire tant ils contreviennent au dogme et à la Tradition. Mais il est intéressant de les rapprocher de ce que souligne Livio Melina, - ancien président de l’Institut Jean-Paul II pour les Etudes sur le Mariage et la Famille - dans sa présentation à la revue italienne Tempi, en janvier 2017, du Vademecum pour une nouvelle pastorale familiale élaboré au sein de cet Institut 2 :
« Les auteurs rappellent opportunément comment Saint Ignace de Loyola, passé maître dans le discernement des esprits, affirmait qu’il y avait deux choses sur lesquelles il étaitimpossible d’avoir un discernement : sur la possibilité de poser des actes mauvais déjà condamnés par les commandements de Dieu et sur la fidélité à un choix de vie déjà posé et scellé par un sacrement ou par une promesse publique. En outre, le commandement « Tu ne commettras pas l’adultère » n’a jamais été considéré comme un simple conseil par l’Eglise mais bien comme un précepte de Dieu qui n’admet aucune exception. »
« L’objectif du discernement n’est pas de contourner les lois par des exceptions mais de trouver un chemin de conversion réaliste avec l’aide et la grâce de Dieu.
Comment un Jésuite, Supérieur de l’Ordre de surcroît, héritier de Saint Ignace, de Saint François-Xavier et de milliers de missionnaires ayant converti au Christ des continents entiers par la proclamation de l’Evangile dans toute son exigence, peut-il ainsi s’employer, dans un relativisme décomplexé, à la destruction des fondements de la foi ? Peut-être considère-t-il que l’Evangile, inspiré par l’Esprit Saint, ne contribue pas « à construire la fraternité universelle entre les hommes et les femmes de tout temps » ?
2 Repris par Sandro Magister sur son blog Settimo Cielo, traduit par Diakonos.be