Le devoir d'état des parents
Tout royaume divisé contre lui-même… met en évidence le devoir de cohésion en faveur des tiers, et en particulier, des enfants. Cela suppose une communauté de vue et d’action, et exige le respect d’une règle absolue : seule l’intimité du couple permet l’expression de désaccords ou critiques. C’est donc un soutien inconditionnel que chaque conjoint est en droit d’attendre de l’autre.
Que le jour ne se couche jamais sur votre colère. Les mesquineries et diverses maladresses atteignant l’amour- propre exigent le devoir de pardon. Reconnaître sa bêtise ou son erreur est le meilleur moyen d’une prompte réconciliation.
Faire feu qui dure. Cette ancienne expression française s’applique parfaitement au devoir d’entretenir, d’apporter des soins constants et réguliers, de ménager le bien du mariage, par le partage des joies, des efforts, des sacrifices et des succès. Courtoisie et politesse, affection et respect sont comme une huile qui met du liant dans les contacts humains que suppose la vie commune.
Là où Dieu fait naître un lapereau, il fait aussi pousser un laiteron. Ce proverbe provençal rappelle le premier but du mariage, le devoir d'accueillir la vie, loin de la mentalité malthusienne ambiante.
Du mariage, découle pour le père de famille le devoir de pourvoir aux besoins matériels de la famille. L'exercice d'un métier ne va pas, aujourd'hui plus qu'autrefois sans poser de sérieuses questions relatives au choix du domicile familial. Car la présence du père est plus que jamais indispensable dans une société où sous l'effet de l'idéologie féministe, son rôle a été dévalorisé, l'autorité bafouée. Outre le fait qu’il fixe à la famille les repères indispensables à la vie commune, le père, par l’accomplissement de son devoir de diriger, confirme les garçons dans leur masculinité et révèle aux filles leur féminité pour reprendre les propos de Tony Anatrella. De telles évidences, que tout observateur de bon sens et de bonne foi peut admettre, permettent de comprendre pourquoi le «célibat géographique» est si malfaisant tant pour les époux que pour leur progéniture. Seules des raisons impératives et temporaires devraient y conduire.
Pour la mère de famille, le devoir d’être toute à tous les membres de la famille pose de sérieuses difficultés quand elle exerce une activité professionnelle extérieure. L’obligation qui résulte de son rôle irremplaçable dans le foyer, nécessite d’examiner sans faux semblant et en toute objectivité les causes réelles et sérieuses qui exigeraient pour elle un emploi extérieur. Si le père est la tête de la famille, il est communément admis que la mère en est le cœur, dont ne peut se passer aucun corps vivant. Seul un féminisme borné peut considérer cet organe comme à ranger dans les accessoires !
Si le devoir de veiller à la santé physique et morale des enfants incombe à tout parent, les parents chrétiens ont le devoir de donner une formation chrétienne. Confier ses enfants à une école intégralement catholique, en notre époque d’apostasie générale exige des efforts et des sacrifices qui ne sont pas à la portée de tous. Mais un enseignement areligieux, ayant pour bases l’ordre naturel – autant qu’il se puisse concevoir, si toute référence à Dieu est écartée ! – complété par un catéchisme «à côté», n’opèrera jamais le miracle de modifier un climat laïque, même moralement sain, en celui propice à l’éducation d’un jeune chrétien. Ne pouvant faire mieux, les parents doivent alors, encore plus et mieux, faire preuve d’une disponibilité de tout instant pour questionner, écouter, corriger, répondre aux questions, éclairer à la lumière de la Foi à transmettre ; de même, il y a encore plus nécessité de mieux sélectionner les fréquentations familiales ou amicales, et d’orienter le choix des enfants vers des activités qui développeront qualités morales et spirituelles. Mais cette solution, à de rares exceptions près, est aujourd’hui irréaliste en raison de la dissolution des mœurs et du relativisme moral ambiant. Restent alors les écoles catholiques hors contrat ou l’enseignement à la maison.
«L’intelligence est en péril de mort», écrivait M. de Corte en 1969. Les cœurs et les mœurs sont profondément gangrénés ; l’enjeu, c’est aujourd’hui l’intelligence. Une dominicaine enseignante de grande expérience soulignait qu’il était illusoire de croire que bonne école, bonne messe, prières en famille et refus de la télévision… suffisaient aujourd’hui à neutraliser l’ambiance délétère extérieure. Veiller à la structuration intellectuelle de leurs enfants (cercles d’études, lectures et discussions en famille, par exemple) c’est, pour les parents, s’assurer qu’ils ne renforceront pas la cohorte des ACAGDG4.
Ces libertés nous sont encore laissées. Avec la grâce de Dieu.
Yann le Coz
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