Devoirs communs à l'élite intellectuelle et aux chefs
Les chefs sont de deux sortes : l’élite intellectuelle et, au sens strict, tous ceux qui détiennent à quelque degré l’autorité civile : empereurs ou rois, présidents de républiques, ministres, membres des assemblées nationales, préfets de provinces, maires et magistrats de communes.
Les devoirs communs à l'élite intellectuelle et aux chefs sont au nombre de deux.
Une solide et complète instruction religieuse, accompagnée d'une solide et complète formation philosophique thomiste.
A noter, l'ampleur et la profondeur de ce programme d'études : un bon cours de philosophie selon saint Thomas, un cours de droit naturel, un cours de droit social chrétien et de droit ecclésiastique. Ce programme est véritablement indispensable, compte tenu de son adaptation parfaite aux besoins de toute élite sociale.
Chez nos responsables politiques, le mal premier se retrouve dans l'intelligence, faussée par une philosophie subjective ou agnostique. Cette mauvaise philosophie a engendré la mauvaise politique : « La mauvaise politique n'est pas autre chose que la mauvaise philosophie érigeant ses principes en maximes de droit public » (Cardinal Pie). Ce mal intellectuel a tellement infecté l'élite qu'un penseur éminent a pu écrire : « Ce qui combat ma Foi dans l'avenir de la France, c'est que l'erreur a envahi presque complètement les classes dirigeantes » (Frédéric Le Play, en… 1871). A ce mal qui semble incurable, le cardinal Pie oppose le seul remède efficace et infaillible : le retour à la philosophie de saint Thomas, c'est-à-dire à une philosophie qui, scolastique par ses principes et par ses méthodes, prouve la puissance et les limites de la raison, et le caractère absolu de la vérité.
La participation ostensible et officielle à la vie liturgique de l'Eglise
Assistance à la messe, pratique régulière des sacrements, participation aux pèlerinages et processions etc. Il s’agit d’un point impossible à négocier : la théorie sans la pratique n’est que lettre morte, la Foi sans les œuvres n’est qu’hérésie, et le destin de ceux qui se comportent comme tel est irrémédiablement fixé par Dieu : « Tout arbre qui ne porte pas de fruit sera coupé et jeté au feu. (…) Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! N'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. (…) C'est pourquoi, quiconque entend mes paroles et les met en pratique, est semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend mes paroles, et ne les met pas en pratique, est semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande » (Mt, VII, 19-27).
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