Culture ou divertissement

Nous n’avons jamais eu autant de temps libre1, mais qu’en faisons-nous ? Dans son ouvrage La tyrannie du divertissement, Olivier Babeau souligne que « le loisir des Anciens se cultivait dans l’ouverture aux autres et oeuvrait à la construction de soi. Le divertissement recherche le plaisir immédiat, n’apprend rien ou presque, recherche le moindre effort »2.

Si le divertissement s’avère parfois bienvenu, il ne devrait nullement constituer l’essentiel de notre temps libre. Il est impératif de consacrer nos loisirs en priorité à l’épanouissement de la personne humaine et,
en premier lieu, à l’éducation de nos enfants. Pourtant, cela devient un véritable défi. En effet, l’invasion des écrans confisque notre temps, tandis que les nouvelles technologies envoûtent trop facilement nos
adolescents.
 
Pour résister aux modèles familiaux et culturels dégénérés que la société moderne cherche à nous imposer, jusque dans la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, il apparaît plus que jamais nécessaire de retrouver la maîtrise de notre temps libre en développant la culture au sein de nos familles.

La culture s’établit « au point de jonction de la nature et de la surnature, à l’horizon où le ciel et la terre se rejoignent »3. Elle constitue ainsi la finalité même de l’éducation qui vise à former l’esprit et la personnalité des enfants, à travers leur goût, leur sensibilité et leur intelligence. C’est avant tout par la culture que l’héritage se transmet, que la civilisation s’incarne et que l’âme peut s’élever vers le Bon Dieu.

Si nos enfants ne découvrent plus le bonheur de lectures passionnantes, ils n’auront ni héros, ni modèles à suivre. S’ils ne s’éveillent pas à l’art, à la musique, au beau, ils ne seront plus capables de s’émerveiller
devant la nature et d’y contempler les perfections du Créateur. Par défaut, ils chercheront à s’étourdir dans les divertissements avec tous les risques induits.

« Le temps libre nous façonne dans l’enfance et nous sert tout le reste de l’existence »4. Alors, faisons fructifier le temps de repos qui nous est accordé et prenons la résolution de mettre ou de remettre notre
culture chrétienne au coeur de la famille !


1 Selon FX Oliveau : un homme en 1841 travaillait 70% de sa vie éveillée, ce pourcentage serait de 12% en 2015.
2 Olivier Babeau, Tyrannie du divertissement, février 2023, Éditions Buchet-Chastel.
3 Marcel De Corte.
4 Olivier Babeau, ibid.