Confinés mais lucides

Chers lecteurs,

Comme vous le pressentiez sans doute, il était difficile de concevoir ce numéro en faisant l’impasse sur les soubresauts qui agitent notre pays. Beaucoup de choses sont dites ou écrites sur cette crise : beaucoup de supputations, de mensonges, d’informations contraires, de procès d’intention – fondés ou pas – et d’incertitudes surtout. Nous ne prétendons pas à la vérité sur cette catastrophe annoncée et ne nous lancerons donc pas dans l’étalage, souvent prétentieux en ce cas, de nos certitudes à venir.

Mais pour autant nous prétendons à la lucidité. Car les faits ne mentent pas.

Et sous cet aspect, la place prépondérante que vient de prendre la famille nucléaire dans cette débâcle apocalyptique laissera nécessairement des traces. Que des rêves amazoniens s’égarent sur des chemins de traverse improbables, que des politiques agissent pour assurer leur main sur le collier des peuples ou que des officines traitent dans l’ombre leurs vulgaires besognes, qu’importe. Nous le savons, nous, derrière ces déchaînements démoniaques, Dieu a déjà gagné la partie. Il l’a gagnée définitivement dans les fêtes de Pâques dont nous venons d’être partiellement privés. Partiellement, parce que dans nos cœurs, dans nos familles, la Résurrection s’est imposée. Comme d’habitude, comme toujours. Et ça, personne n’y peut rien. Jamais peut-être, jusqu’ici, les mots de « Famille d’abord » n’auront pris autant de sens : nous étions le berceau de la Résurrection, la crèche de Pâques.

Alors, c’est vrai, notre liberté d’aller et venir n’est pas encore totalement recouvrée ; nos messes, notre messe, se fait désirer chaque jour un peu plus ; notre congrès tant attendu n’aura pas lieu cette année. On pourrait ainsi se lamenter indéfiniment. Mais votre revue vous offre encore, nous l’espérons du moins, des motifs de joie. Nous l’avons spécialement voulue comme une bouffée d’oxygène, celle que recherchent les apnéistes après une descente dans les profondeurs : nous l’avons voulue comme la satisfaction qui attend le grimpeur au sommet d’une ascension. Celle qui suit l’effort.

Nos anciens ont besoin de cet oxygène que seuls, désormais, nous pouvons leur fournir : le dossier de ce numéro vous offre sur ce plan une belle méditation. Et quelques conseils pour aborder cette relative nouveauté dans le paysage familial que constitue l’entourage du quatrième âge. C’est notre honneur.

Puissent également les rubriques habituelles vous apporter la fraîcheur et le soutien dont nous avons tous besoin. C’est ensemble que nous reprendrons des couleurs pour défendre les nôtres : celles de Dieu et de ses familles.
D’abord !

Bonne lecture !