Heureux les coeurs purs...

N’en doutez pas un instant : ce numéro de Famille d’Abord revêt un caractère exceptionnel, tant nous l’avons spécialement conçu pour la sauvegarde des âmes. Vous l’avez compris en couverture, le dossier qui s’y trouve traite de l’éducation à la pureté. Or, s’atteler à cette tâche délicate, comporte des risques évidents. Pourquoi ?

D’abord parce que parler de la pureté, c’est nécessairement vouloir la mort de son contraire. Il s’agit ici de s’attaquer directement, frontalement, au démon. Ayons en bien conscience : ce combat est forcément dangereux pour celui qui le mène, car l’animal n’aime pas qu’on lui oppose notre autorité, nos volontés, nos intelligences, ni même nos sensibilités. Vous aurez, au passage, reconnu les thèmes des dossiers précédents… Tout sauf un hasard, évidemment.

Ensuite, parce que le monde fait obstacle à la pureté et que nous allons donc, encore, nous singulariser. Peut-être passer pour des lanceurs d’alerte excessifs. Ne nous leurrons pas : ce n’est pas facile d’être toujours « à la marge » du monde. Pas facile, pas simple et souvent lassant. Il y faut l’obstination des saints. Mais ne sommes-nous pas appelés à le devenir ?

Enfin parce qu’il est difficile, souvent, de se sentir concerné soi-même. Cela rebute, c’est impensable : pas avec l’éducation que l’on donne ! Pas avec les écoles auxquelles nous sacrifions tant, pas avec les camarades que s’y font nos enfants, issus comme les nôtres de familles protégées et choisies. Non, pas chez nous ! Mais quelle erreur… Oui, chers lecteurs, même dans nos milieux catholiques, dans nos familles, dans nos foyers, dans nos intimités, nous sommes touchés par le fléau de l’impureté la plus vile, la plus salissante, la plus dégradante, la plus mortelle.

Il est grand temps d’ouvrir les yeux. Notre dossier nous y invite. Avec des mots parfois crus, car la réalité doit être décrite pour ce qu’elle est, sans faux-semblants et sans pudibonderie malsaine. L’heure n’est plus aux minauderies : nos familles et nos enfants sont en danger.

C’est l’heure des choix et c’est celle des résolutions. Le combat à mort a été lancé depuis bien longtemps : en avons-nous assez pris conscience ? Sommes-nous résolus à l’engager autrement qu’en l’envisageant ? Agissons-nous concrètement ? Faisons-nous tout ce que nous pouvons : accès aux outils numériques, possession de ces mêmes outils, tenues de nos filles, continence de nos garçons, exigences, fermeté ? J’irai encore plus loin, quitte à choquer : savons-nous ce qui se passe dans nos propres murs ?

En un mot, éduquons-nous ? Ou bien continuerons-nous à subir ? Et à perdre les âmes qui nous sont confiées et dont nous aurons à rendre compte ? Dieu merci, les grâces abondent et le Bien demeure plus fort que le Mal. Vous pourrez ainsi vous enthousiasmer du côté des Amis du Samedi, mais aussi par la peinture : comment ne pas affirmer que l’Annonciation a représenté le moment de pureté le plus absolu et le plus merveilleux dans toute l’histoire du monde ? Le dossier santé nous entraîne sur les chemins parfois compliqués de la fertilité. Avec un œil catholique et naturel. Pur.

Alors, puissent retentir à nos oreilles comme un avertissement, les mots violents que la mère du jeune Louis IX adressait à son fils sans plus de précaution : « je préfère vous voir mort, mon fils, que de savoir que vous avez commis un seul péché mortel ».

Car « ils verront Dieu ». Bonne lecture !