L’esprit familial au sein des cercles

Monseigneur Henri Delassus1 démontre magistralement que les lois qui régissent la famille, les vertus qui la conservent et la développent, sont les mêmes qui permettent de générer ou régénérer toute société, les corps intermédiaires et la société politique. Dès lors, il n’est pas étonnant que ces trois grandes lois sociales, autorité, hiérarchie et union, instituées dès la Genèse puis confirmées et sanctifiées par le Nouveau Testament, soient combattues inlassablement par l’esprit révolutionnaire. La liberté prônée par sa devise refuse en effet toute autorité venant de Dieu, l’égalité toute hiérarchie naturelle ; quant à cette fraternité sans père, qu’est-elle sinon le masque de l’individualisme ou d’une complicité partisane ?

L’autorité, instituée pour le bien commun, s’exerce non par intérêt ou cupidité mais en esprit de sacrifice. La hiérarchie découle de la diversité naturelle des dons et des situations qui fait que chacun, à sa place, contribue dans l’ordre au bien commun. L’union des cœurs enfin, est le ciment qui fait la force, dans un esprit de bienveillance qui relève de la charité, tempère l’autorité et renforce l’obéissance. Cultivons donc cet esprit familial régénérateur non seulement dans nos familles, par où il faut bien sûr commencer, mais aussi dans notre environnement social et professionnel, dans nos paroisses, nos écoles et nos cercles, lesquels constituent localement des familles de familles !

L’adhésion au Mouvement Catholique des Familles est certes libre, mais elle crée un lien, suppose une fidélité ; à chacun de contribuer selon ses moyens à l’objet de l’association, dans le respect de sa charte ! Une caractéristique fondatrice du MCF est l’union des familles autour du prêtre ; le cercle est donc attaché à une paroisse ; à l’aumônier est soumis ce qui relève du domaine spirituel. L’autorité s’exerce, au sein du Mouvement, sans ingérence dans ce qui est de la responsabilité propre des familles, dans le respect des principes de finalité et de subsidiarité. Enfin, selon ce commentaire de Bossuet2, « que l’esprit de dissension, d’envie, de jalousie, de vengeance, d’animosité, de soupçon et de défiance ne soit point en eux ! »

François Legrier


1 - L’Esprit familial dans la maison, dans la cité et dans l’Etat, Mgr Henri Delassus, ESR.
2 - Méditations sur l’Evangile – XLVIIe jour (Jean XVII,11).