Cultiver et promouvoir l’esprit familial

Nous possédons un trésor que bien souvent nous méconnaissons ou sous-estimons. Nous sommes attirés par bien des sollicitations extérieures, tentés d’aller chercher ailleurs ce qu’en fait nous détenons, ce que nous devrions tenir à la disposition de nos contemporains déboussolés : le ferment de toute paix sociale, de toute prospérité et de toute civilisation. En effet la famille, ordonnée par Dieu à la propagation du genre humain, est dans l’ordre naturel la première société humaine. Les lois qui la régissent, prescrites dès la Genèse, confirmées et sacralisées par Jésus-Christ lui-même, ne valent-elles pas peu ou prou pour toute société ?

La Révolution ne s’y est pas trompée, qui a érigé l’individu et non plus la famille comme unité sociale, récusé toute autorité qui n’émane pas d’une assemblée d’égaux. Et les assauts effrontés que nous constatons aujourd’hui contre la famille et l’ordre naturel ne sont que les ultimes et logiques développements de cet esprit révolutionnaire, de cet esprit de parti qui divise, de cet individualisme destructeur. A cet esprit, subversif de tout ordre voulu par Dieu, nous avons à opposer, à réaliser, à cultiver et à répandre autant qu’il dépend de nous, cet esprit familial que Mgr Henri Delassus démontre si bien devoir être étendu dans la cité et jusqu’en politique.

Dans la famille, chacun est à sa place ; pas d’égaux ni d’élection ! Là s’apprend naturellement le devoir d’état, celui d’agir selon sa place et son rang. L’autorité s’y exerce non par intérêt ou cupidité, mais pour le bien de ceux dont on a la charge ; et ce jusqu’au sacrifice de son bienêtre et de sa vie. L’autorité y est tempérée, comme l’obéissance y est renforcée, par l’amour que se portent ses membres. La fidélité y garantit l’unité et la pérennité, et c’est là que se transmettent les vertus qui font prévaloir le bien commun. Alors, à défaut de l’Etat, commençons par imprégner de cet esprit familial nos familles, nos paroisses, nos associations et nos entreprises.