Conclusion
En résumé, pour construire une personnalité équilibrée, le retour au réel semble la meilleure solution. Au-delà du réel, c’est notre nature, créée par Dieu et «soignée» par la grâce suite à la blessure du péché qui apportera une saine et sainte stabilité, loin du virtuel, d’internet, des réseaux narcissiques, des amis fictifs, des idées farfelues et de la soumission aux plaisirs.
En quelques mots, nous pourrions dire que rechercher Dieu dans tout ce que nous faisons est gage d’équilibre. L’intelligence a pour objet le vrai, donc Dieu. La volonté a pour objet le bon, donc Dieu. Si Dieu est la source de chacun de nos actes, notre comportement tout entier sentira bon les parfums de la catholicité. Loin de l’agitation du monde qui paraît, goûtons la sagesse de Dieu, celui qui est.
La sagesse ? La sagesse de Dieu est folie pour les hommes et la sagesse des hommes est folie pour Dieu. Il doit en être de même pour le chrétien. Aimer Dieu est la seule chose qui n’accepte pas d’équilibre et doit tout, absolument tout animer dans notre vie, dans notre comportement, dans notre personnalité. La sainteté est l’équilibre de la personnalité, sans nier justement ce qui distingue les personnes entre elles. Au Ciel, nous aurons des saints joviaux, mélancoliques, bavards, taiseux, chefs ou suiveurs, réservés, extravertis etc. Le seul point commun est que l’amour de Dieu aura purifié leur personnalité de tout défaut.
Nous pourrions résumer le mot d’ordre avec saint Paul : «La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.»
Quel programme ! Finalement, peut-être faut-il être un peu fou pour construire une personnalité équilibrée ?
C’est de cette folie-là que naissent les héros. En effet, l’équilibre de la personnalité ne renonce pas à l’héroïsme, au contraire, il y prépare. Car qu’est-ce que l’héroïsme finalement ? Un caprice ? Un coup de sang ? Une colère, même légitime ? Non. Cela, ce sont des feux de paille, l’esbroufe des hommes qui gesticulent sur la scène éphémère de notre époque virtuelle. Le vrai héros est celui qui choisira toujours l’honneur de Dieu, quitte à en perdre la vie. Ce choix éclairé, volontaire et constant dans l’action nécessite une force d’âme que seule une personne équilibrée peut posséder.
«Être homme ne consiste pas à discuter et à tout remettre perpétuellement en question. Cela consiste à prendre des responsabilités courageuses et généreuses dans un ordre qui nous dépasse. […] Vous trouvez cela héroïque ? Alors soyez des héros. Il n’y a rien d’autre à faire», André Charlier.