Le rythme
Quand on dit rythme, à quoi pense-t-on ? Musique, danse, mesure… Le rythme est difficile à enfermer dans une définition. En voici une cependant qui illustre bien ce qu’il faut comprendre : «le rythme est l’art du mouvement», selon saint Augustin. Nous retrouvons le mot « mouvement » et le mot «art».
Le rythme est synonyme de beauté, d’ordre, de proportion, de logique, d’harmonie, de régularité, d’équilibre… Le rythme est le principe actif de l’organisation.
En effectuant des exercices rythmés 10 à 15 minutes par jour, l’enfant met en activité tous ses sens pour les développer et les maîtriser, ainsi, peu à peu, il devient maître de lui. Il sait regarder, écouter, chanter… Il en résultera également le soin des cahiers, une écriture harmonieuse, un rythme de travail régulier…
Le rythme est intimement lié à notre vie physique, il faut l’utiliser au service de l’équilibre de l’enfant dans ses différents apprentissages. Pour être équilibré, il faut respecter les lois du rythme «travail-repos» comme Dieu nous le montre en créant «le jour et la nuit», «la semaine et le dimanche», «l’école et les vacances», «la vie terrestre et l’éternité». Hâte et immobilité sont les deux poisons funestes pour l’attention. En revanche, l’activité du corps soumis au rythme de l’esprit, favorise l’attention, la concentration, l’enfant devient réceptif.
Le rythme a la vertu d’ordonner et de coordonner les mouvements et permet à l’enfant de trouver un équilibre harmonieux : le nerveux s’apaise, le timide s’autorise à avancer, le lent est entraîné par les autres, l’apathique est stimulé. Le rythme aide également à la mémorisation (autrefois, la tradition orale se transmettait par des textes rythmés).
Vous ferez faire à l’enfant des algorithmes avec des perles ; les mots ne sont-ils pas constitués de lettres alignées les unes à côté des autres dans un ordre précis comme les perles d’un collier ?
Apprenez-lui des comptines mimées…
Il est important de préciser que les parents doivent s’adapter au rythme de l’enfant : on ne va pas se promener à la place de la sieste, on ne sort pas le soir chez des amis avec les enfants, les enfants prennent leur repas à heures régulières et n’attendent pas que papa rentre le soir pour aller se coucher si l’heure est dépassée…
Dans une vie bien rythmée, le sommeil a une place primordiale. Aujourd’hui, la majorité des enfants se couchent tard et ne font plus de sieste ! Le manque de sommeil provoque la fatigue, l’impatience, l’irritabilité. Comment travailler dans de telles conditions ?
Pendant le sommeil, le cerveau trie les informations reçues tout au long de la journée. Lorsque l’enfant n’a pas suffisamment dormi il assimile mal ses informations et cela entraîne des conséquences sur la mémoire, la concentration et donc sur l’apprentissage.
Le rythme du langage et des mouvements exerce une grande fascination sur tous les bébés. Ils aiment être bercés au son d’une mélodie très simple ou d’une berceuse, doucement rythmées.
Instaurer des routines qui incitent l’enfant à toujours faire de la même manière une série de gestes à une fréquence donnée. Suivre une routine implique une grande régularité, une certaine répétitivité des gestes et/ou des paroles, ainsi que des règles bien posées et connues. Les routines peuvent être alors transcrites sur un support visuel dans une optique de développer l’autonomie de l’enfant. Elles sont donc utiles pour apprendre à faire seul… Mais pas seulement ! Bien souvent, le fait d’utiliser des routines visuelles est associé aux besoins de prédictibilité des enfants autistes.
Les routines donnent un sentiment de sécurité et de confiance aux enfants.
Expliquer aux enfants ce qui va se passer, quel sera le déroulement de la journée est une chose importante. En effet, cela permet de les apaiser et de mieux accepter les différentes étapes de la journée qui les attendent. Faire la même chose chaque soir ou chaque matin, leur permet de se sentir en sécurité, cela devient une douce habitude au fil du temps. Elles permettront de gagner également en autonomie et de rendre le quotidien plus agréable pour tout le monde.
Les routines structurent la journée par des événements connus et récurrents. Ces événements permettent à l’enfant de se situer concrètement dans l’espace que représente une journée. Afin d’aller plus loin dans la construction du temps, pourquoi ne pas utiliser un tableau ou une horloge pour se situer dans la journée en s’appuyant sur des repères visuels et non des heures.
Dès tout petit, l’enfant mange et dort à heures régulières. C’est par ces deux «activités» que nous allons lui donner un rythme. Il va acquérir la patience.
Par le rythme l’enfant apprend à associer dans un ordre donné plusieurs éléments et à les coordonner entre eux. Il acquiert l’aisance, la précision, la souplesse et l’assurance. Peu à peu l’ordre intérieur acquis rejaillit sur les facultés mentales et intellectuelles.