"Qu'as-tu fait de tes talents ?"
S’inspirer des réflexions précédentes et s’en tenir seulement aux principes ne saurait suffire. Les différents âges de la vie permettent à chacun de s’investir personnellement en fonction de ses capacités et de sa maturité. C’est la condition pour ne pas en rester à la stérilité du vœu pieux et pour pratiquer l’esprit de service, si nécessaire en ces temps anomiques. Voici donc un bref aperçu des possibilités existantes : non exhaustif bien entendu. A chacun de jouer maintenant !
Adultes
S’inscrire dans un cercle du MCF, on ne vous conseillera pas l’inverse. En son sein, se tenir prêt à prendre des responsabilités, même minimes, à la demande du chef de cercle ; voire à remplacer ce dernier le moment venu. Cela ne s’improvise pas et personne n’est éternel. En un mot s’impliquer : dans l’organisation des réunions, dans l’élaboration des dossiers de réflexion ou des repas, pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui s’y emploient, dans l’organisation du petit pèlerinage local. Faire seulement l’effort de répondre aux invitations et aux sollicitations… mais le faire toujours. Elaborer ou participer à l’élaboration d’un dossier pour la revue du mouvement (mais si, vous savez, Famille d’Abord…) : se proposer.
Offrir ses talents, ou simplement sa disponibilité, au profit des activités menées au sein des prieurés ou paroisses : contacter les responsables et leur demander de quoi ils ont besoin. Pourquoi ne pas proposer aussi ses services pour le catéchisme des petits : il n’y a pas de limite d’âge pour cela. En l’absence de cercles, simplement se mettre à la disposition du prêtre. On ne sait jamais, ça peut le dépanner… Créer un cercle avec son aumônerie ? Pourquoi pas : toutes les aides sont disponibles à cet effet, il suffit de demander et de se rapprocher du Délégué général pour cela. Savoir que nos prieurs, nos prêtres, ne sont pas toujours bien informés de ce que le MCF peut leur apporter : et si on s’y mettait ? Et si nous allions plus directement à leur rencontre ?
S’inscrire dans des œuvres apostoliques à portée de main : la Milice de Marie, la Conférence Saint-Vincent-de-Paul, les Foyers adorateurs, les groupes «Saint Jean de Matha» en région parisienne.
Se proposer dans des équipes de visiteurs de prison, effectuer des visites en EHPAD auprès de pensionnaires plus abandonnés que d’autres, ou encore, mais c’est plus exigeant, se former comme accompagnateur en soins palliatifs, si l’on s’en sent capable.
S’investir auprès de l’école proche, même si on n’y a pas ou plus d’enfants. Le champ des possibles est vaste : organisation de la kermesse annuelle, ou de l’un de ses ateliers, même en partie, s’impliquer dans la vente de Noël, même en ne se proposant que pour une petite rotation d’une à deux heures pour tenir un stand, participer au service de la cantine, à celui des prêtres (tiens, au fait, qui s’en occupe le week-end ?), s’occuper des fleurs, du nettoyage de la chapelle ou encore des petites séances destinées au bricolage-entretien-réparations. Etre présent dans la vie paroissiale, simplement. Ne jamais oublier que les prêtres courent derrière les bonnes volontés et s’y épuisent parfois.
S’inscrire dans la vie associative (FdA en parle souvent : Udaf-Unaf), se rapprocher de son maire en vue de l’aider au conseil municipal et d’y porter des idées et des démarches saines ; éventuellement s’inscrire dans une démarche de lobbying pour appuyer des projets et tenter d’infléchir les responsables politiques locaux. S’organiser pour cela, ne jamais tenter seul.
En situation isolée : devenir membre priant et sacrifiant au profit d’associations nécessiteuses (Mères en détresse, Rosa mystica etc.)
D’une manière générale, même sans idée précise, SE PROPOSER : de quoi avez-vous besoin, qu’est-ce que je peux faire pour vous ? En un mot, passer du statut de consommateur à celui d’offrant. S’engager.
Enfants, adolescents, jeunes adultes
D’une éducation bien menée, on retient souvent que les enfants ont étroitement à s’inspirer de l’exemple de leurs parents, et au sens plus élargi, de celui de leurs aînés. Aussi, sans retenir pour eux tous les éléments qui précèdent, du moins peut-on s’en inspirer en mode allégé pour conduire les plus jeunes d’entre nous sur les voies exigeantes d’une vie catholique accomplie. C’est le propre de cet âge de pouvoir s’ouvrir à l’étendue des possibles : au moins faut-il les leur proposer et inciter leur volonté propre à cette démarche.
Ainsi, par exemple, au sein du foyer : les exercer à la bonne action quotidienne, accomplissant, d’abord guidés puis de leur propre initiative, un service par jour au profit de la famille (couvert, rangement du repas, jardinage). Ce n’est pas excessif : dans le cadre qui nous occupe, ce qui compte est de parvenir au plus vite à l’exercice volontaire et non suggéré. Tout simplement parce que l’aptitude à s’engager est un réflexe qui s’enseigne et s’apprend au plus jeune âge. Il n’y a pas en ce domaine de génération spontanée.
A l’extérieur ensuite, ne pas hésiter un instant à les inscrire dans des mouvements et des actions proportionnés à leur personnalité, mais visant toujours à leur permettre de grandir et de s’élever plus haut. On relèvera ainsi : la Croisade eucharistique et ses camps, le scoutisme avec ses sorties (contraignantes pour les parents, on le sait bien) et ses camps (qui vont obliger les parents à de vrais efforts pour organiser les vacances de la famille), puis plus tard le MJCF, les cercles de jeunes (étudiants-jeunes pros), pourquoi pas les maraudes (en ville, notre prochain survit souvent au coin de notre carrefour de rues). Et bien entendu le camp de cadres de la FSSPX, école de volonté accessible à tous, qui se propose justement comme but de conduire les jeunes adultes sur le chemin de l’engagement. Et comment passer sous silence les universités d’hiver ou d’été qui demandent de prendre quelques jours sur ses congés pour se former à l’exigence des confrontations futures ? N’est-ce pas, là encore, une forme d’engagement très accessible, et parmi les plus utiles, pour la relève de nos futures élites ?
Ce sera aussi l’occasion de les inciter à offrir d’eux-mêmes quelques heures par mois à une maman d’enfant handicapé pour la soulager un peu, à effectuer de temps à autre des baby-sittings gratuits.
Ce sera surtout, pour ceux qui ont fait du scoutisme, les conduire à encadrer à leur tour des camps, et à offrir aux plus jeunes le dévouement dont ils ont bénéficié en leur temps. Cette générosité est tellement mal répandue que l’on n’insistera jamais assez sur ce point.
Ils pourront enfin accompagner très utilement des pèlerinages (brancardiers, hospitaliers à Lourdes), aider au congrès annuel du MCF (encadrement des petits pour soulager les parents et favoriser leur participation, accompagnement des adolescents ou encore service de vaisselle).
Et quand tout cela semble insurmontable, ils pourront plus simplement écrire régulièrement à une personne âgée pour l’entourer et la distraire : cela, tout le monde peut le faire.
L’inconcevable étant de ne rien faire et plus encore de les laisser ne rien faire.
* * *
De ce bref balayage des possibles et de ces propositions, il faut retenir que rien n’est véritablement compliqué, rien n’est grandiose, rien n’est insurmontable, quelle que soit la tranche d’âge à laquelle on appartient.
Il faut surtout se persuader, parce que c’est une réalité, que si l’on attend d’avoir le temps on ne l’aura jamais. Il faut donc le prendre. Maintenant. Car il n’y a pas d’âge non plus pour commencer : c’est écrit, les ouvriers de la onzième heure reçoivent le même salaire que ceux de la première.
Alors que ferons-nous de nos talents ?
Et quand ?