Les parents au cœur du combat éducatif
Entretien avec l'abbé Boubée
Monsieur l’abbé, votre vie sacerdotale vous a conduit au milieu des adolescents que ce soit dans les écoles que vous avez dirigées ou par le biais du scoutisme. Vous proposez une conférence sur « l’éducation de la pureté ». Quelle fut l’opportunité qui vous en a donné l’idée ?
Les mères de famille de l’école Saint-Bernard, à Bailly, proche de Versailles, ont l’habitude de se réunir une fois par mois pour aborder un thème sur la vie spirituelle ou sur l’éducation. Ce sont elles qui m’ont demandé d’aborder ce sujet si délicat. Ces réflexions devaient être attendues, puisqu’il me fut demandé 80 CD dès la première semaine.
Je vois que vous abordez ce sujet en désignant à qui il revient de faire cette éducation comme un véritable devoir.
Effectivement, les enfants courent le risque d’avoir parfois un défaut d’information… et malheureusement aujourd’hui, un excès de descriptions à l’insu des parents à cause de la dégradation du monde. Même lorsqu’on veut donner une éducation préservée, le mal qui se fait au-dehors pénètre malgré tout, en partie par l’entourage.
Ce qui frappe le plus en regardant votre table des matières, c’est qu’il semble que cette éducation regarde un peu tous les âges.
On confond très souvent l’éducation de la pureté avec une magistrale instruction donnée à un pré-adolescent avec un petit peu de gêne. Or le terme d’éducation n’est pas choisi au hasard. C’est un travail qui dure pendant des années. Ce sont des comportements auxquels on habitue les petits, des remarques qu’on fait à des plus grands, des exigences envers des adolescents, une ouverture d’esprit lorsqu’il se rencontre un problème. Tous ces sujets sont évoqués.
Pensez-vous qu’il existe des ouvrages d’initiation à la vie qui soient fondamentaux ?
Il n’existe pas d’ouvrage miracle ou de méthode infaillible car les enfants sont différents. Mais une réalité est certaine : il s’agit véritablement d’une éducation au jour le jour. On sait que toute éducation est une rencontre entre les chemins montrés par les éducateurs, les propositions de la grâce de Dieu, les résistances des âmes parfois jusqu’au péché, les pardons renouvelés… Les parents sont au cœur de ce combat et doivent favoriser l’adhésion surnaturelle à la vertu.
« A 16 ans : quand rien n’est fini ? » Votre dernière partie semble d’un réalisme pessimiste.
L’ensemble de cette conférence se veut, au contraire, un grand encouragement. Chaque âge a ses facettes. Mais cette éducation doit ouvrir sur la grandeur du mariage chrétien. La belle mission des parents est d’être lucides, patients et prêts à faire franchir chaque pas pour conduire leurs enfants à être des adultes fervents et équilibrés. Dieu leur a donné une mission : Il ne refuse jamais les grâces.
Suite : Votre enfant est-il branché ?