Enracinement patriotique
S’enraciner dans la terre de nos pères
L’Histoire : une nécessité vitale
«A qui veut régénérer une société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines. La perfection de toute société consiste, en effet, à poursuivre et à atteindre la fin en vue de laquelle elle a été fondée, en sorte que tous les mouvements et tous les actes de la vie sociale naissent du même principe d’où est née la société. Aussi, s’écarter de la fin, c’est aller à la mort ; y revenir, c’est reprendre vie.». Léon XIII, Rerum Novarum.
Cette citation est importante, elle met en exergue non seulement l’enracinement en tant que remède à la décadence, mais elle montre en plus qu’ordonner une société à sa fin, c’est lui redonner vie. Quelle est la fin de la France ? Tout d’abord, la fin de la France, comme tout pays, est d’instaurer les conditions nécessaires au salut des Français. Mais la France
c’est plus que cela, sa mission dépasse ses frontières : fille aînée de l’Eglise, son honneur est de défendre le Siège de Pierre et de porter l’Évangile aux quatre coins du monde. Pour le comprendre et en vivre, il nous faut apprendre l’histoire de notre pays et nous en imprégner.
Tout jeune Français doit vibrer lorsqu’il entend le mot «France». Plus qu’une zone géographique, notre patrie est avant tout un peuple, elle est une merveille de l’Histoire, véritable alliance entre le Dieu de la Nouvelle Alliance et un peuple béni. La France, ce sont des millions de familles, de généalogies, de grands et de petits hommes, de villages et de villes, de régions et de pays, de langues et de dialectes, de coutumes et de traditions, de dictons et de proverbes, de danses et de folklores, une vraie richesse unie par un destin commun que le roi incarne et que la religion transcende. Il est important d’enseigner à nos enfants le patriotisme chrétien, le vrai, et non un nationalisme idéologue et désincarné. La France n’est pas une société construite dans les livres par des érudits, c’est ce qu’ont prétendu les Lumières. Non, elle a été créée et modelée par l’alliance entre une famille, les Capétiens, et un peuple, elle a été sanctifiée et sauvée par des saints, elle est une réalité vivante trouvant sa source et sa force dans les lois divines, et elle se meurt de s’en être détournée.
Résolutions :
- Lisons régulièrement un livre d’Histoire. Seule l’histoire nous donnera les clés pour comprendre la France et la politique à travers le prisme du «temps long», c’est-à-dire à travers les desseins de la Providence sur notre pays.
- Participons aux cérémonies du 11 novembre ou du 8 mai. Ce sont des moments incontournables pour honorer nos aïeux qui ont versé leur sang pour la défense de la France. Emmener nos enfants à de telles cérémonies, c’est leur montrer que notre patrimoine, certains sont morts pour que nous en héritions.
- Assistons à des spectacles historiques : Grandes-Eaux de Versailles, Puy-du-Fou, etc., et visitons la France !
Nos devoirs civiques et sociaux : œuvrer pour le Bien Commun
Parce que nous ne vivons pas hors-sol et que nous avons des devoirs envers nos concitoyens, il nous faut participer à la vie civique et politique, a minima à l’échelle de notre commune. En effet, les communes, dont les contours épousent très souvent ceux des anciennes paroisses, rassemblées autour de leur clocher, sont une société locale naturelle. En prendre soin est donc un devoir, cela est conforme au principe de subsidiarité de la doctrine sociale de l’Église. De plus, à l’échelle d’une commune, il y a beaucoup d’actions qui peuvent être faites, et il est souvent plus facile d’obtenir des victoires.
Ce devoir se mesure aux capacités de chacun. Pour l’un cela consistera à s’engager dans une maison de quartier qui propose aux habitants des actions sociales, des services de proximité et des activités socioculturelles. Pour d’autres, ce sera s’engager dans des associations, voire au conseil municipal, ou encore dans des associations familiales (AFC, UDAF, etc.) dans le but d’agir en chrétien, pour le bien commun et à notre portée (par exemple favoriser l’accès aux allocations pour les familles nombreuses). Il est possible aussi, et accessible à tous, de faire remonter au maire nos mécontentements au sujet d’une campagne de publicité scandaleuse. Beaucoup obtiennent gain de cause, en effet les promoteurs du péché sont peu habitués à rencontrer de la résistance, notre faiblesse est leur force.
De même, si la crise conciliaire a fait de nous des déracinés en nous coupant de nos vraies paroisses, n’oublions pas que cette situation est anormale. Aussi, essayons de faire vivre nos églises locales, celles où nous devrions aller à la messe si le modernisme n’avait pas entraîné l’Église dans ce qui est très certainement sa crise la plus terrible ; ne serait-ce qu’en allant y dire notre chapelet, ou en veillant à ce que l’Angélus y sonne tous les jours. Les cloches sont l’hymne de la chrétienté, les faire sonner c’est faire chanter des siècles d’histoire chrétienne, c’est une louange clamée en l’honneur de Dieu.
Résolutions :
- Essayons d’aller réciter notre chapelet dans l’église la plus proche de chez nous, au moins une fois par mois.
- Pour ceux qui en ont le temps et les capacités, renseignons-nous sur la vie de notre commune et identifions les secteurs où nous pouvons nous investir et œuvrer au bien commun.
- Pour tous, n’hésitons pas à appeler nos maires si une campagne publicitaire ou autre heurte la morale.
Nos voisins sont nos prochains
Combien d’anonymes vivent autour de nous ? Il est important de tisser des liens avec nos voisins afin d’établir une entraide, c’est un devoir de charité et d’apostolat. Il n’est pas normal que des gens se disant chrétiens ne sachent pas que tel ou tel voisin est aveugle, malade ou seul ; voire ne connaissent pas son prénom ou ce qu’il fait dans la vie.
S’il nous faut agir sans que cela se fasse au détriment de nos familles (c’est le devoir d’état premier du chef de famille qui agira guidé par la vertu de prudence), nous avons un vrai devoir de charité envers nos voisins que la Providence a placés sur notre chemin : c’est peut-être le salut d’une âme qui est en jeu, et cette âme a été rachetée au prix le plus cher qui puisse se concevoir, la vie de Dieu lui-même. Il nous faut rayonner, montrer l’exemple autour de nous, ne pas avoir peur de nous montrer tels que nous sommes.
N’ayons pas peur de leur faire découvrir ce qui nous vivifie, par exemple en les invitant au marché de Noël ou à la kermesse de l’école ou de la paroisse, à la procession du 8 décembre ou celle de la Fête-Dieu et encore beaucoup d’autres choses. Nous pouvons participer à la fête des voisins par exemple, même si cela peut coûter, c’est une façon de témoigner et de rayonner par notre exemple. Un vrai chrétien ne peut être snob, condescendant ou méprisant, mais au contraire il saura mettre à l’aise toutes les âmes qu’il rencontre, quel que soit leur niveau social. Humbles instruments du Bon Dieu, la grâce peut (et doit !) passer par nous.
Enfin, ayons un vrai geste de charité envers les pauvres de nos quartiers, SDF, originaux ou mendiants. Donnons l’aumône aux pauvres et habituons nos enfants à donner et à se montrer généreux, encore plus pour les misérables qui dorment dans nos rues. Saint Martin n’a pas hésité une seule seconde lorsqu’il donna la moitié de son manteau à Jésus déguisé en mendiant. Et s’il ne donna qu’une moitié c’était parce qu’il ne possédait que la moitié de son manteau, l’autre appartenant aux armées.
Ne jugeons pas les pauvres et les originaux, ce pourrait être Jésus caché derrière une apparence, contentons-nous de donner ce que nous pouvons. Ceux qui vivent sous nos fenêtres nous sont proches, ils sont par essence notre prochain. Ne jugeons pas si tel ou tel mendiant mérite l’aumône, parce qu’il aurait pu travailler, parce qu’il va s’enivrer grâce à l’obole reçue, ou à toute autre réserve. Nous ne serons pas jugés sur ce que le nécessiteux a pu faire ou va faire, mais sur ce que nous aurons fait pour l’aider.
Résolutions :
- Tâchons de donner une aumône tous les dimanches au premier pauvre rencontré. Et prions pour eux, particulièrement ceux qui dorment sous nos fenêtres.
- Faisons connaissance avec nos voisins, à l’occasion d’un apéritif par exemple. Et montrons-nous tels que nous sommes, chrétiens, et rayonnants parce que chrétiens...
- Allons à la fête des voisins et témoignons par notre exemple.
- Sans respect-humain, créons l’occasion de faire découvrir la foi et la Tradition à nos voisins, en les bousculant charitablement dans leurs certitudes.