Connexion Adhérent

Coronavirus : retour au réel !

La crise liée au Covid-19 et à l’épidémie toujours présente a marqué les esprits pour longtemps et nous n’avons pas fini d’en tirer les conséquences, ni d’en subir les effets…

Cependant cet événement a permis (nous l’espérons) à de nombreux Français de réaliser bon nombre des dérèglements de notre société et d’en apercevoir quelques remèdes.

Un renvoi à nos propres limites

En effet cette crise a agi comme révélateur des limites de notre société matérialiste, suréquipée et ultramoderne. Elle a mis en lumière les graves défauts d’une économie mondialisée et délocalisée. A l’heure où l’homme du XXIe siècle se voit tout-puissant, grâce à l’apport de toutes les techniques et nouvelles technologies utilisées sans conscience ni précaution, à l’heure où l’homme se prétend l’égal de Dieu au point de vouloir maîtriser la vie et la mort, ce monde s’est retrouvé brutalement à genoux devant un « simple » virus, incapable d’arrêter sa course folle autour de la planète. D’un bout à l’autre du globe, les pays se sont arrêtés, touchés par l’apparition de ce microbe intouchable !

Notre dépendance industrielle à la Chine, poussée à l’extrême, s’est révélée au grand jour avec les graves conséquences que nous savons. L’Europe a montré ses failles et prouvé qu’elle n’a pas de légitimité d’action. Chaque pays a ainsi géré la crise de manière souveraine. Heureuse conséquence : nous avons enfin vu qu’il était possible de fermer nos frontières !

C’est un retour forcé à la dépendance et à l’humilité, notions refusées par notre époque contemporaine !

Nos dirigeants ont alors décidé de mettre tout le monde sous cloche et nous avons redécouvert un mot tombé aux oubliettes : le confinement !

Les bienfaits du confinementvegetable garden 4518951 640

Le confinement imposé et donc subi a finalement révélé des vertus ! Pour beaucoup, ce fut l’occasion d’un retour aux sources, aux valeurs immémoriales et sûres que sont la famille, la solidarité, le souci de son prochain, le retour à la terre etc.

Combien de Français sont venus se réfugier chez un frère, une sœur, une tante, des parents, des grands-parents ! Il apparaît que l’on est mieux en famille que seul, mieux dans la maison de la grand-mère que serré dans un appartement (pour ceux qui ont eu la chance de pouvoir partir). Les générations se sont retrouvées sous le même toit comme autrefois, obligées de composer les unes avec les autres, limitant ainsi l’indépendance de chacun dans le couple. Adieu les petites manies et habitudes : l’individualisme est moins à la mode !

Les parents ont redécouvert la joie (ou non !) de s’occuper de leurs enfants au quotidien, de profiter plus pleinement de leur progéniture. Ils se sont ingéniés à leur trouver des occupations saines, ils ont réappris la joie des enfants devant un Monopoly en famille ! Ils ont également pris le temps de cuisiner ensemble, avec des recettes simples, avec des ingrédients de base puisque le ravitaillement n’était pas toujours aisé.

Dans de nombreux foyers, malgré les difficultés et la promiscuité, le confinement a souvent permis de resserrer des liens distendus par nos modes de vie surchargés et déréglés. Chaque famille a désormais sa propre histoire et ses propres souvenirs de cette période : les jeux, les discussions, les travaux effectués ensemble, les vidéos ou spectacles montés pour se distraire, autant de bonnes occasions de créer ou recréer une complicité fraternelle.
Ironie de l’histoire : il était mal vu de faire l’école à la maison, de soustraire ainsi ses enfants aux diktats du bien-pensant et des méthodes sulfureuses de l’Education nationale. Cependant, du jour au lendemain, l’Etat a décidé le contraire : tous les parents de France sont devenus maîtres et professeurs, à l’aide certes de nombreux supports fournis par de courageux et véritables professeurs au chômage technique ! L’Etat refait confiance aux parents ! Certes, l’organisation n’est pas simple (voire héroïque pour certain[e]s) mais ce fut l’occasion pour chaque parent de se pencher un peu plus que de coutume sur le travail de ses enfants.

La lecture aussi a repris ses droits : enfants et parents ont pris le temps de lire, d’apprécier un bon roman ou de se cultiver avec un bon livre de formation.

Le silence a fait son apparition dans notre monde habituellement survolté. Les rues et les routes étant désertes le soir, la nature a pu reprendre ses droits. On a vu des animaux sauvages oser s’aventurer dans certains centre-villes. Qui dit silence, dit retour sur soi, réflexion, méditation. Certains en ont profité pour se recentrer sur l’essentiel, écouter la nature mais aussi leur âme. Pour les chrétiens, c’est du temps en plus pour parler à Dieu (d’autant qu’en ces temps difficiles la prière est plus que jamais requise).

Pour les catholiques, privés pour la plupart des sacrements, c’est l’occasion de réaliser davantage la valeur de l’Eucharistie, le bienfait d’une bonne confession, la grâce d’avoir nos églises habituellement ouvertes et nos prêtres si disponibles. Nous avons pu nous rendre compte combien nous sommes gâtés et combien nos ancêtres étaient méritants d’avoir tenu dans l’adversité lorsqu’ils étaient totalement privés des sacrements à certaines périodes ! La communion des saints nous a tous aidés en ce temps pascal où nous étions privés de nos offices.

Ce fut aussi l’occasion de (re)prendre le temps de dire le chapelet en famille. Dans nos semaines généralement surchargées, il est difficile de le faire et là, tous les soirs, la Sainte Vierge a vu des centaines de familles se réunir devant son image : que de grâces ont dû abonder !

Révélations et initiatives

Cette épreuve a permis de susciter de nombreux élans de générosité et de solidarité, et c’est heureux de voir nos compatriotes encore capables de réagir au profit de leur prochain.c41

De nombreux systèmes d’aides et de services ont été mis en place à l’initiative des mairies, des associations ou autres organismes ; le principe de subsidiarité a été pratiqué avec succès. Saluons ainsi les courageux bénévoles de la réserve sanitaire et civile, l’appel au service des mouvements scouts, la disponibilité des étudiants infirmiers et médecins ou encore les Dominicaines enseignantes ou les Sœurs de la Consolation qui ont cousu blouses et masques pour pallier les déficits d’approvisionnement de certains hôpitaux !

On ne peut que saluer le courage et le dévouement de tout le personnel soignant qui s’est donné sans compter. En attestent les nombreux applaudissements des Français tous les soirs à 20h. Hommage leur soit rendu !

Nous avons réalisé l’importance des métiers de l’ombre, tous ceux qui, il n’y a pas si longtemps, portaient un gilet jaune. La valeur d’un métier ne se mesure pas aux centaines ou milliers d’euros qui tombent en fin de mois…

Nos dirigeants vont se retrouver obligés de réfléchir à une économie plus nationale et autonome, à revoir notre système de santé mal géré. L’action suivra-t-elle ?

Ne nous leurrons pas : cette crise sanitaire et économique n’aura pas que des effets bénéfiques. A l’heure où nous écrivons, rien n’est encore fixé ni daté avec précision et nous n’en connaissons pas toutes les conséquences. La crise économique et sociale s’annonce terrible : certains en sortent ruinés, déprimés, éprouvés à tout jamais par la perte d’un être cher, par la ruine de leur entreprise, par les difficultés qu’ils ont eu à subir le confinement. Le plus dur est peut-être devant nous. Mais souvenons-nous de ces élans de charité et d’entraide, de ces bons moments passés ensemble malgré tout : ils doivent être des lueurs d’espoir pour affronter les mois à venir. Duc in altum et que Dieu nous garde !