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Les familles nombreuses, c’est bon pour la planète !

La mode est à l’écologie ; tous les milieux politiques, religieux (encyclique Laudato si du pape François en 2015), associatifs en parlent. Si cet intérêt pour la préservation de notre planète est légitime, il est malheureusement détourné à des fins idéologiques qui visent notamment à détruire la famille.

A la suite d’actions menées par des lobbies bien organisés et qui bénéficient de relais médiatiques particulièrement performants, plusieurs courants de pensée se sont fait entendre ces derniers mois pour mettre en garde les politiques et les gouvernements contre les dangers d’un accroissement mondial de la population. Comme beaucoup d’autres, ce mouvement d’opinion est international et se fait sentir en plusieurs endroits du globe de façon concertée : cette simple observation conduit à conclure légitimement qu’il n’est pas le fruit du hasard mais d’une volonté bien établie. A l’ entendre, c’est le trop grand nombre d’hommes qui met en danger la planète. L’équation qu’ils proposent est d’une grande simplicité : un homme produit du CO² donc il pollue d’autant ; il faut par conséquent limiter le nombre d’hommes sur terre pour faire baisser les émissions de CO². Leur logique est imparable…

Chez nous, en France, le mouvement Démographie Responsable préconise ainsi d’encourager la baisse du taux de fécondité : selon lui, il ne faudrait pas dépasser l’objectif de deux enfants par femme (observons que ce taux ne s’élève déjà qu’à 1,87 enfant par femme aujourd’hui dans notre pays…). A cet effet, ce mouvement propose deux mesures emblématiques : d’une part, il enjoint de stopper les allocations familiales au-delà de deux enfants et, d’autre part, il envisage de supprimer les parts à partir du troisième enfant dans le calcul du quotient familial qui sert notamment à établir la facture des impôts ou à juger de l’éligibilité à certaines prestations sociales. On frappe au porte-monnaie pour contraindre : la technique a fait ses preuves en Chine, il faut l’appliquer sur notre sol. Sur le site Internet du mouvement, une pétition est en ligne pour demander que la population française ne dépasse pas les 70 millions d’habitants ! Si l’on suit le scénario préconisé, le fonctionnement du pays nécessitera de faire appel à des populations étrangères, ce qui aura un impact écologique beaucoup plus important et des conséquences sociales et identitaires non négligeables… Mais de cela, bien entendu, il n’est même pas question. L’idéologie doit dominer le principe de réalité.

Le plus extrémiste de tous ces mouvements est sans aucun doute les Ginks (Green Inclination No Kids). Ce sont des femmes qui se sont regroupées et qui, par conviction écologique, ont décidé de renoncer carrément à la maternité et de faire de ce refus leur cheval de bataille et leur marque de fabrique. Une de leurs figures emblématiques, Corinne Maïer, a récemment publié un livre iconoclaste et humoristique sur le sujet : No kids. 40 bonnes raisons de ne pas avoir d’enfants. Son titre en dit long sur les revendications de ces femmes qui refusent clairement la maternité par confort, par égoïsme, par conviction écologique mal comprise, par refus de la loi naturelle tout simplement. C’est Corinne Maïer, notamment, qui déclarait au Point, le 18 septembre 2018 : « Si j’avais dû faire le choix de devenir mère ou non, aujourd’hui, je n’aurais pas eu d’enfants » ! Les siens apprécieront…

A cause de ces « ayatollahs » de l’écologie, on en vient à mesurer l’empreinte carbone d’un enfant supplémentaire au même titre et sous le même angle que le recyclage de ses déchets ou le changement de ses ampoules au profit de celles à basse consommation. C’est stupéfiant !

Sans peur du ridicule, qui ne tue plus depuis bien longtemps, le prince britannique Harry et sa femme Meghan ont déjà déclaré qu’ils n’auraient pas plus de deux enfants pour le bien de la planète, mais ça ne les empêche pas de se rendre en jet privé à Ibiza pour leurs vacances – le rejet de CO² ne se compte pas dans ces cas-là !

Ces discours et témoignages sont de plus en plus courants et choquent de moins en moins nos contemporains. Petit à petit, l’idée fait son chemin : les familles de plus de deux enfants sont irresponsables et constituent des foyers dangereux de surconsommation et de pollution qu’il faut supprimer pour le bien de la planète !

Pour répondre à ces détracteurs de la natalité et défenseurs d’une écologie mal comprise, il suffit de rappeler quelques éléments de bon sens et quelques chiffres.

Une personne vivant seule pollue plus qu’une personne vivant dans une famille nombreuse. C’est le résultat de l’enquête Ipsos de l’Observatoire du bilan carbone des ménages de 2011 : une personne vivant seule émet 10 685 kg contre 3 221 kg pour une personne vivant dans une famille nombreuse.

Il est donc évident, qu’aujourd’hui, les familles nombreuses sont écolos à plus d’un titre si l’on compare leur mode de vie à celui d’un couple sans enfants ou d’une famille de deux enfants.

En effet, la pression financière qui s’exerce sur elles fait que ces familles adoptent naturellement un mode de consommation davantage porté à la modération et la réutilisation. Dans les familles nombreuses on se passe ainsi les habits du plus grand au plus petit ; pas de restes ni de gaspillage : il y en a toujours un pour finir les plats ; on répare les meubles, les jeux, les vêtements pour qu’ils servent jusqu’au petit dernier ! Ces enfants-là seront forcément moins gâtés que des enfants uniques et donc de moins grands consommateurs par la suite.

Il n’est pas rare également que la mère de famille nombreuse ne travaille pas (41% des mères de quatre enfants et plus sont au foyer) : cela engendre des déplacements en moins, donc moins d’émissions de CO². Souvent, elle passera un peu plus de temps à cuisiner pour sa maisonnée et l’intendance sera par conséquent moins génératrice de CO², sans compter celles qui entretiennent un potager, etc.

La cause principale de la pollution, ce sont les transports, notamment l’avion. On ne peut pas accuser les familles nombreuses de polluer le ciel : rares sont celles qui peuvent se permettre de prendre l’avion pour partir en vacances ! Quand on sait que beaucoup de familles nombreuses ont du mal à boucler les fins de mois, on imagine sans peine que leurs déplacements demeurent nécessairement limités !

Enfin, dans les familles nombreuses, il y a souvent moins d’équipement électronique, donc moins de déchets non recyclables…

On pourrait multiplier les exemples à ce sujet. Ce qui est certain c’est que la cause de l’augmentation de l’empreinte carbone ce ne sont pas les familles nombreuses mais le mode de vie des pays riches, fondé sur une consommation effrénée, le gaspillage et une économie mondialiste qui multiplie les circuits longs.

Et quand bien même le fait d’avoir de nombreux enfants polluerait un peu plus en augmentant l’activité humaine d’une famille, le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? C’est souvent au sein de ces foyers que se transmettent des valeurs qui n’ont pas de prix : solidarité, générosité, oubli de soi, écoute, etc.

On discerne bien, pour conclure sur ces points, qu’en dépit d’une valeur intrinsèque incontestable, l’écologie est aujourd’hui manifestement détournée à des fins politiques, ayant pour objectif camouflé la destruction des familles traditionnelles et la création d’une nouvelle religion située à l’exact opposé du bien commun et du respect de la Création. La manœuvre relève bien de l’idéologie : on veut nous faire culpabiliser d’avoir des enfants alors que c’est l’aventure la plus merveilleuse qui puisse être souhaitée à des parents et que la société en a besoin !

Alors soyons écolos : croissons et multiplions-nous !