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Chronique d'une France En Marche

Ce printemps a été chargé en nouvelles plus ou moins inquiétantes pour nos libertés individuelles mais la vigilance des uns et des autres permet de faire reculer ces attaques récurrentes contre l’ordre naturel.

Tentative de muselage de nos écoles ?

Sous couvert de lutte contre la radicalisation, une loi visant à renforcer le cadre juridique des écoles indépendantes a été promulguée le 13 avril dernier.

Le texte initial renforçait drastiquement les conditions d’ouverture et de contrôle de ces écoles. Grâce à la mobilisation d’associations comme la Fondation pour l’école, la version finale a été allégée mais demeure plus restrictive qu’auparavant. Par exemple, pour enseigner en maternelle une Licence est désormais exigée, quant au contrôle il est renforcé à une inspection annuelle.

Certaines de ces mesures sont réellement contraignantes, même si certaines d’entre elles peuvent paraître légitimes. Mais nous sommes en droit, comme le fait Anne Coffinier (directrice de la Fondation pour l’Ecole), de nous interroger sur l’efficacité de ces dispositions pour lutter contre le radicalisme. Ainsi, les écoles musulmanes seront-elles autant inspectées que les nôtres, sachant qu’elles constituent un terreau favorable pour l’islamisme, même pour celles déjà sous contrat ? Une certitude : nos écoles seront de plus en plus sous pression avec ces contrôles qui visent à les aligner sur le modèle de l’école publique. On préférerait que l’Etat comprenne les causes de leur essor et s’en inspire plutôt qu’y mettre des freins !

Instruction précoce

Dès la rentrée 2019 (il faudra une loi), M. Blanquer entend mettre tous les petits Français à l’école dès l’âge de 3 ans afin d’en faire «le lieu de l’égalité réelle, celle qui lutte contre le déterminisme social en assurant à chacun la maîtrise des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter et respecter autrui.» La France sera en tête du palmarès de l’âge de scolarisation obligatoire en Europe (entre 4 et 7 ans).

On doit s’interroger sur l’utilité de cette mesure qui ne touche que 3% des enfants. S’agit-il de viser les familles où les enfants n’entendent pas parler français ou bien d’accentuer encore la mainmise sur l’esprit de nos jeunes enfants ? Pour les familles ne souhaitant pas mettre leurs enfants sous la coupe de l’Etat dès leur plus jeune âge, il restera la scolarisation par correspondance. Tant qu’elle demeure possible…

Soulignons cependant avec plaisir les dernières circulaires aux instituteurs de M. Blanquer, leur enjoignant de renoncer aux méthodes de lecture non syllabiques, de refaire un minimum d’analyse, de grammaire, de dictée et de calcul mental. Un retour au bon sens et aux fondamentaux que des pédagogies désastreuses avaient éliminés. Saluons cette initiative qui fait «hurler» la Gauche et souhaitons qu’elle ne soit pas juste une opération de communication et qu’elle soit bien suivie par tous et partout ; et pas seulement pour les REP (Réseaux d’Education Prioritaire) comme c’est le cas de nombreuses mesures prises par ce nouveau ministre.

Nouveau sursis pour Vincent Lambert

Une 4e fois Vincent Lambert a fait l’objet d’une sentence de mort de la part du médecin en charge de son cas. Ce dernier a décidé de mettre fin à l’alimentation jugée comme une «obstination déraisonnable » en vertu des lois Léon

Vincent Lambert

etti/Clays de 2015-2016. Pourtant Vincent respire seul, il a juste une sonde gastrique.

La mobilisation a été immédiate : lettre de la mère de Vincent au Président Macron, pétition en ligne, lettre au Pr Sanchez signée par des médecins spécialisés dans les soins palliatifs, soutien du Pape François, dépôt d’un référé, tribune du Figaro co-signée par plusieurs professionnels de la santé…

Suite à ce mouvement, le Tribunal administratif de Châlons en Champagne a annulé la décision du Dr Sanchez et Vincent connaît un répit puisque les juges ont demandé une nouvelle expertise plus poussée. Il aura eu plus de chance que le petit Anglais Alfie Evans qu’on a laissé mourir en débranchant son assistance respiratoire suite aux décisions de la justice britannique et malgré les nombreux recours de ses parents.

A l’heure où nous écrivons, rien n’est donc encore perdu. La résistance est importante, car si nous laissons faire les partisans de la mort, ce sont 2 000 autres personnes handicapées comme lui qui pourraient être condamnées à mourir pour les mêmes motifs et à cause des dispositions existantes de cette fameuse loi Léonetti qui considère l’alimentation et l’hydratation comme un traitement alors que ce sont des apports élémentaires et basiques pour tous.

L’euthanasie en passe d’être définitivement légalisée ?

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a voté le 10 avril, un avis explicitement favorable à l’euthanasie et au suicide assisté, prétextant les limites de la loi pour soulager des douleurs «incontrôlables». Le CESE avait été saisi de ce sujet suite à une pétition de 200 000 personnes demandant la légalisation de l’euthanasie (on se rappelle que LMPT avait déposé 700 000 signatures et avait été déboutée !). Une proposition de loi a déjà été déposée à l’automne dernier et son auteur fait un lobbying intense en attendant la fin de la consultation des Etats généraux de la bioéthique pour relancer officiellement le débat.

Pour riposter, les évêques de France réunis en session plénière ont signé un texte sur la fin de vie réitérant leur souhait de ne pas voir l’euthanasie s’installer dans les hôpitaux français.

Mobilisation réussie pour les Etats généraux bioéthique

Malgré le sentiment d’une partie perdue d’avance, les Français ont répondu à l’appel : les réunions publiques ont fait salle comble et beaucoup ont répondu aux questionnaires.

Les débats se sont vite focalisés sur la PMA et force est de constater qu’il n’y a pas de consensus sur ce sujet, comme le relève honnêtement la presse de gauche (Le Monde du 31 mars 2018, Libération du 29 avril). La mobilisation, à laquelle nous vous avions appelé, semble réussie. La preuve en est le désappointement du Pr Delfraissy, président du CCNE, réalisant que les Français ne sont majoritairement pas pour la PMA sans père. Attendons de voir si le CCNE et le gouvernement prendront en compte les avis et idées relevés ici et là dans les débats et les réponses en ligne car il en ressort, a priori, que les Français ne sont pas encore prêts à passer ce cap d’un monde sans père.

L’intérêt supérieur de l’enfant et son droit à connaître ses parents ont été évoqués maintes fois.

Même des sénateurs ont réagi en publiant un appel dans le Figaro du 12 avril dernier pour appeler à résister : «Les droits de l'enfant sont plus importants que le désir d'enfant».

Cependant, les sujets plus pointus comme la recherche génétique ou les données de santé ont été peu traités mais n’en sont pas moins dangereux et il faudra demeurer vigilant sur l’écriture du projet de loi.

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