Entourer les anciens
A la lumière de ces réflexions, bien des manières se dégagent pour entourer comme il convient nos personnes âgées.
Pour répondre aux souffrances humaines d’abord, il ne faut pas oublier que la distraction est un des meilleurs traitements de la douleur. Intégrer nos anciens dans nos projets, nos discussions, savoir leur confier encore toutes les tâches qu’ils peuvent réaliser et n’être là « que » pour pallier leurs défaillances demande une vraie patience ; mais c’est si important pour leur bien-être ! L’amitié et la présence sont aussi les meilleurs antidépresseurs et les moyens de communication actuels offrent de nombreuses possibilités de rapprochement qui, bien que virtuels, peuvent constituer un réel soutien. Il existe notamment des applications permettant d’envoyer des photos de son téléphone sous la forme de cartes postales ou d’albums photos mensuels, ce qui permet d’utiliser la technologie qui nous est familière tout en restant en adéquation avec ce que nos anciens connaissent. Si les familles pouvaient voir avec quelle fierté l’aïeul parle des siens, commentant un album photo à l’aide-soignante qui l’accompagne, ou la joie et l’émotion causées par seulement cinq minutes d’un appel vidéo ! Bien sûr, ils ne comprennent pas comment ils peuvent voir leur petit-fils dans cette petite boîte mais peu importe : ils le voient, ils l’entendent et se sentent plus accompagnés.
Très certainement, la prière reste la plus grande charité et le quatrième commandement ordonne de prier pour ses parents. Cela passe aussi par le fait de leur faciliter l’accès aux sacrements, d’organiser la venue d’un prêtre s’ils sont malades. N’oublions pas qu’il ne faut pas attendre que quelqu’un soit à l’article de la mort pour le laisser recevoir le sacrement des malades car il est certain que la grâce communiquée par ce sacrement est beaucoup plus abondante lorsque le malade possède encore sa raison pleine et entière, pouvant ainsi exciter en lui une foi vive et une religion sincère1.
Préparer sa vieillesse
Ces réflexions s’adressent bien sûr à celui dont l’âge est déjà avancé et à celui qui l’accompagne mais encore à celui, jeune ou moins jeune, qui a l’ambition de pouvoir, au terme de sa vie, dire avec saint Paul : « J’ai achevé ma course, j’ai combattu le bon combat »… car, en effet, on meurt comme on a vécu.
En regard du Très Haut, de Sa Vie éternelle,
L’existence, ici-bas, dure moins qu’un clin d’œil.
Le temps qui nous revient, à la divine échelle,
Place notre berceau près de notre cercueil.
1 Catéchisme du concile de Trente.