Dompter la bête
Le corps est sensible par nature. Nous sommes dotés de cinq sens : la vue, l’odorat, l’ouïe, le toucher, le goût, par lesquels nous percevons notre environnement. Comme nous sommes faits de chair et d’esprit, ce que captent nos sens influence notre âme : ils influent sur notre volonté, sur notre imagination et sur notre intelligence.
L’influence des sens qui nourrissent notre imagination est très forte, notre sensibilité corporelle est à la base de tout : l’odorat et le goût des bonnes choses rendent difficile le jeûne du vendredi saint, un sens du toucher indompté rend faible lors de la tentation de luxure, la vue nous éblouit devant un paysage de montagne, la musique nous fait passer par toute la palette des émotions par sa force évocatrice.
Aussi, pour maîtriser notre sensibilité en agissant sur notre corps, la chose est simple : il nous faut dominer la bête, sans ménagement, sans compromis, et pour la dominer, il n’y a qu’un seul moyen : la pénitence, l’ascèse et la mortification. Il n’y a pas d’autre méthode, pas d’autre manière de faire. C’est un précepte donné par Dieu et martelé par son Eglise depuis 2000 ans. C’est le passage obligé, ne nous leurrons pas.
Enfin, notons que la maîtrise de notre sensibilité physique nous sera d’un grand secours pour maîtriser notre sensibilité de l’âme. Ce précepte, c’est tout simplement l’esprit de sacrifice.
Le goût du sacrifice
Nous devons apprendre à nos enfants à dompter leur corps et cela dès leur plus jeune âge.
Combien d’enfants ne répondent-ils pas à l’appel de Dieu et ne s’engagent-ils pas sur le chemin de la vocation religieuse parce qu’on ne leur à pas appris à « prendre sur eux » ? Parce qu’on les a couvés et qu’on ne leur a pas appris à supporter la souffrance ? Et mieux, à aimer la souffrance car elle est la manière de s’associer à Dieu sur la Croix ? Parce qu’on ne leur a pas fait découvrir que l’effort rend libre ? Que le sacrifice est cause de joie ?
Comment faire ?
Inutile de s’étendre sur cette partie, ce sont des choses que nous savons. Il ne reste plus qu’à les mettre en pratique du mieux que nous pouvons.
Alors, me direz-vous, pourquoi rappeler l’évidence ? Parce que la maîtrise du corps est le préalable pour acquérir une bonne sensibilité de l’âme. Si nous avons appris à maîtriser nos sens, si nous avons acquis le goût de l’effort, alors notre esprit sera sensible au beau et au vrai.